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La Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie
8 février 2011

À trois jours de la marche populaire du 12 février

Plus droit dans ses bottes que jamais, le pouvoir algérien vient de réitérer l’interdiction de la marche prévue le 12 février à Alger à laquelle a appelé la Coordination Nationale pour le Changement Démocratique (CNCD), une structure née à la faveur du bouillonnement social et politique, et qui regroupe différents partis et syndicats autonomes.

Après le refus signifié une première fois par le ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia, c’était hier au tour de la wilaya d’Alger de réagir par le refus, usant des mêmes motifs que le gouvernement: “En application des textes réglementaires en vigueur, un refus a été notifié aux auteurs de cette demande”, a-t-elle précisé dans un communiqué rendu public.

La marche étendue à Oran

Et comme il fallait s’y attendre, les initiateurs de cette manifestation populaire, dont les revendications s’articulent autour de la levée de l’état d’urgence vieux de 19 ans, ainsi que le changement de gouvernance, ont non seulement maintenu la marche à Alger mais l’ont également étendue à Oran. Hier, la quasi-totalité des journaux algériens ont consacré leurs Unes et éditos à ce qui semble s’acheminer vers un affrontement entre matraques répressives et banderoles revendicatives.

“On s'attendait à cette réponse, mais il n'est pas question de reculer, nous allons marcher samedi prochain et au pouvoir de prendre ses responsabilités”.

Mostefa Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme.

Le quotidien algérien El Watan a publié hier un reportage dont le titre suffit à lui seul à décrire l’ambiance qui règne à Alger: “Le pouvoir se prépare à réprimer”.

Le même son de cloche s’est fait entendre à Oran, deuxième ville du pays, où la CNCD a tenu une conférence de presse où il a été précisé: “Quelles que soient les entraves, nous comptons pacifiquement mener à bien le rassemblement du 12 février, à Oran, à partir de la place du 1er-Novembre”, a rapporté hier le quotidien Liberté qui rappelle le martyr du jeune tunisien, Mohamed Bouazizi, immolé, et dont le nom était sur toutes les lèvres au cours de cette rencontre avec la presse.

Les Algériens de France s’en mêlent

Cette mobilisation qui ne donne jusqu’à l’heure aucun signe d’essoufflement depuis les émeutes début janvier, est l’une des initiatives prises ces derniers jours, à l’image de celle d’Ahmed Benbitour ancien Premier ministre, l’unique membre du gouvernement à avoir démissionné.

Dans un entretien paru hier dans Liberté, Ahmed Benbitour a déclaré que non seulement il adhère à cette démarche de la CNCD et que lui-même a mis sur pied ce qu’il a appelé l’Alliance Nationale pour le Changement qui regroupe également partis politiques et syndicats: “Il s’agit bien du lancement d’une alliance stratégique sans exclusion dans le respect des règles bien définies parmi lesquelles la non-utilisation de la religion à des fins politiques. Le plus important, donc, c’est de faire face à la catastrophe qui s’annonce si rien ne change”...

Sans commentaire!

De son côté, Le Soir d’Algérie a fait écho de la volonté des Algériens établis en France de se solidariser avec leurs compatriotes. La CNCD–Coordination France et la Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie-Coordination France ont appelé à un rassemblement à Paris, le 12 février 2011 à 15h00, place de la République, en même temps que les marches d’Alger et d’Oran. Rappelons que la communauté algérienne en France atteint près de 2 millions de personnes.

Ces appels à manifestations s'ajoutent aux pétitions qui commencent à circuler en Algérie où parmi les signataires figurent écrivains, artistes, hommes politiques et citoyens anonymes.

Si la volonté des Algériens de changer un régime politique vieux de 50 ans ne fait aucun doute, il reste à savoir si ce régime aura l'intelligence d'éviter le pire.

Samir Benmalek

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